Tatiana Fabergé irradie de plaisir. « C’est le jour de ma vie. J’en rêve depuis si longtemps », avoue, tout sourire, l’arrière-petite-fille de Peter Carl Fabergé qui, à la fin du XIXe siècle, avait donné une renommée mondiale quasi mythique à l’enseigne russe, créée en 1842 par des descendants de huguenots. Pour la première fois depuis sa disparition à la suite de la révolution bolchevique de 1917, la société réputée pour ses oeufs en émail renaît de ses cendres… sur la Toile.
Les bijoux seront conçus par le Français Frédéric Zaavy. Inutile de les chercher dans les grandes joailleries ou les boutiques huppées : la centaine de créations, dont le prix varie entre 40000 dollars (27400 euros) et 7 millions de dollars, ne sont disponibles que sur Internet. L’acheteur intéressé sera contacté par le service de vente multilingue qui arrangera un rendez-vous pour lui montrer la pièce en question à un lieu de son choix. Par mesure de sécurité, le paiement se fait par virement bancaire et non pas via le Web.
La logique financière de cette renaissance, lancée en grande pompe mercredi 9 septembre, est évidente : éviter les commissions des intermédiaires ou le coût d’installation de boutiques maison. A l’image de la firme de vente sur Internet de vêtements de luxe Net-à-Porter, le site Fabergé, conçu en collaboration avec IBM, est la vitrine de ce conte de fées comme parfois le secteur du luxe peut en offrir.
Tout en se voulant contemporaine, cette première collection, intitulée « Les Fabuleuses de Fabergé », reste fidèle à ses racines. Les thèmes choisis – les fleurs, les fables russes ou l’art fauve – et l’utilisation de pierres dures en témoignent. Par ailleurs, le siège social est à Genève, là où Carl Peter Fabergé mourut en 1920.
LE MONDE 10/09/2009
Je viens d’avoir un coup de foudre en ligne pour un collier, c’est exactement ce que je recherche ! Vous faites vraiment des bijoux sublimes!
Laetitia
Jolis bijoux ! Bravo.
Eric
De la bio mol aux gemmes, en passant par la PNL … Vous touchez à beaucoup de choses variées et c’est intéresssant !
Eric
J’ai été de nouveau sur votre site. C’est joli ce que vous faites.
Vincent
J’adore vos bijoux mais je ne suis pas une femme à bijoux, j’oublie de les mettre ! Superbes vos productions ! J’espère que vous avez du succès !
Fabienne
dans les cinq grandes salles du XVIIIe siècle où se déroulaient les grandes cérémonies de la Cour de Savoie.
Diadème en platine, diamants, perles fines, onyx et émail noir, 1914.
Crédits photo : (Nick Welsh/Collection Cartier)
Plus de 350 pièces exceptionnelles datant des origines de la maison Cartier jusqu’aux années 70 vont être présentées à Pékin, au Palace Museum. Une rétrospective qui est aussi une grande première.
L’objet est sculpté dans un jade aux mille nuances où domine le céladon. Il représente une carpe nageant dans un tumulte de vagues de nacre colorée d’émeraudes sur une mer de cristal de roche. Sur le dos de l’animal repose une pendule en cristal de roche. Le cadran des heures est ponctué de chiffres en diamants, celui des minutes de chiffres en nacre et en émail rouge. Créé par Cartier en 1925, cet objet est révélateur de la fascination du joaillier pour les motifs et les matières venus de Chine, qui lui inspirent aussi bijoux, vases et flacons à parfum. Ces merveilles seront dans quelques jours exposées, avec 350 autres pièces de la collection Cartier, à Pékin, au Palace Museum, au cœur de la Cité interdite. Une rétrospective aux allures d’événement : classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le Palace Museum témoigne de cinq mille ans de civilisation et de culture chinoises. En accueillant un ensemble exceptionnel de créations de la maison Cartier, il atteste aussi de son désir de s’ouvrir aux arts de l’Occident.
Si l’influence de l’art chinois sur le répertoire et l’esthétique de Cartier est connue, c’est avec curiosité et ravissement que les Chinois vont découvrir les bijoux réalisés pendant plus de cent cinquante ans pour les cours royales européennes, qui valurent à Cartier d’être surnommé «le joaillier des rois et le roi des joailliers» par le roi d’Angleterre Edouard VII. L’histoire de la maison Cartier est en effet celle d’une créativité et d’un savoir-faire sans équivalent.
Cette saga pavée de diamants commence en 1847 avec Louis-François Cartier qui rachète le fonds d’un artisan de la rue Montorgueil et s’installe comme orfèvre- joaillier. A la fois homme d’affaires avisé et créateur imaginatif, il s’attire la protection de la princesse Mathilde, figure majeure du monde artistique français sous Napoléon III. Son magasin est maintenant boulevard des Italiens et il est le fournisseur de la Païva comme de l’impératrice Eugénie. Il va former son fils Alfred, qui prend les rênes de la maison en 1874, avec la même réussite que son père. Il déménage pour le 13 rue de la Paix, au cœur du quartier de la haute joaillerie et de la haute couture. Cette adresse va demeurer celle du principal magasin Cartier à Paris.
Avec les trois fils d’Alfred, Louis, Pierre et Jacques, la maison Cartier connaît un succès international. Ils créent les couronnes et les diadèmes de toutes les têtes royales et princières d’Europe, ouvrent une succursale à Londres sur New Bond Street en 1902 et à New York sur la 5e Avenue en 1909. Louis, l’aîné, est l’esprit créatif de la famille : il exécutera 27 diadèmes pour le couronnement d’Edouard VII, renouvelant sans cesse formes et matières des bijoux, imaginant à l’infini de nouvelles harmonies de pierres, inventant ce que l’on appellera bientôt « le style Cartier ». Il fourmille d’idées : pour son ami Santos-Dumont, qui se plaint de ne pas pouvoir sortir facilement sa montre de son gousset quand il est aux commandes de son avion, il invente la montre-bracelet. Il la raffine un peu plus tard en concevant la boucle auto-déployante, archicopiée depuis par la plupart des fabricants.
Le siècle passe, et les formes changent. Les bijoux de Louis Cartier deviennent plus géométriques. A côté des rubis, diamants, saphirs, émeraudes et perles apparaissent le corail, la turquoise, le cristal de roche et le jade. Louis est aidé par une femme, Jeanne Toussaint, la Coco Chanel de la joaillerie, dont le nom restera à jamais lié au style Cartier. C’est elle qui fera de la panthère l’emblème de la maison et imaginera les « oiseaux en cage », symboles de la France sous l’Occupation. Le succès est au rendez-vous : entre 1904 et 1949, Cartier reçoit quinze lettres patentes l’agréant com me fournisseur officiel de différentes maisons royales : après le brevet d’Edouard VII d’Angleterre vient celui d’Alphonse XIII d’Espagne, de Georges Ier de Grèce, du tsar Nicolas II, de la reine Marie de Roumanie, du roi de Siam… La liste se poursuit jusqu’à nos jours puisque la dernière récompense renouvelée date de 1997. Il s’agit du titre de fournisseur officiel du prince de Galles. Les maharadjahs de l’empire britannique ne jurent eux aussi que par Cartier, qui s’impose dans le même temps à New York auprès des Rockefeller, Vanderbilt, Ford. Pour tous, familles royales comme grands capitaines d’industrie, posséder un bijou de chez Cartier garantit l’accès à une société synonyme d’élégance et de puissance, dont la duchesse de Windsor sera l’une des icônes. La fameuse broche panthère campée sur un saphir cabochon de 152,35 carats, revêtue d’un pavage de diamants moucheté de saphirs calibrés lui sera offerte par le duc en 1949.









