Nature - Page 2 sur 2 - Stratagemme

Archive pour la ‘Nature’ Catégorie



Le corail rouge, que l'on peut trouver par exemple en Méditerranée, n’a rien de comparable avec les coraux des mers chaudes que l’on trouve même a faible profondeur et, qui ont une valeur marchande en décoration principalement. Il se travaille comme une pierre dure contrairement aux coraux qui sont pleins de porosités et ne permettent pas l’élaboration de sculptures.

Plusieurs étapes sont nécessaires à l'élaboration de bijoux et de sculptures :

Le corail est lavé à l’aide d’eau de javel.
>>> On découpe ensuite des tronçons à la scie circulaire sous un filet d’eau.
>>> Leurs contours sont ensuite régularisés par meulage.
>>> Le corail se travaille avec certains instruments utilisés par les dentistes tels que les forets, fraises, scies à eau, meules et polisseuses, le corail ne se travaillant pas à sec.
>>> Toutes les pièces, sauf les boules, sont percées avant de subir leur élaboration à la main.
>>> Le polissage, enfin, donne au corail tout son éclat...

Le corail apparaît très tôt dans l’histoire des pierres précieuses ou semi-précieuses.

Le corail acheté aux corailleurs méditerranéens, mais aussi dans le Pacifique, y est taillé par un grand nombre d'entreprises avant d'être revendu aux bijoutiers à un prix qui varie beaucoup selon la grosseur des pièces et leur qualité. Pour un corail de première qualité avec une superbe couleur rouge, une perle de 15 mm de diamètre peut valoir jusqu'à 1500 euros pièce (2008).

En Italie, les hommes arborent toujours de petites cornes sculptées en corail, et les femmes des boules. Les bijoux en corail ont été fort à la mode en Occident, de la Renaissance au milieu du XXe siècle.


L'exploitation du corail rouge est souvent du même type que celle d'une mine : on recherche et on découvre un site corallifère, on l'exploite, avec parfois une ruée vers cet or rouge, puis le gisement s'épuise et on abandonne le site. Dans certains cas, on oublie même sa localisation, comme pour les gisements des îles du Cap Vert ou de l'Algarve.

Toutefois, le corail rouge est une ressource vivante, donc renouvelable… très lentement étant donné son taux de croissance très faible. Une bonne gestion doit tenir compte de cette particularité, donc limiter l'effort de pêche (nombre de licences, quotas, taille minimale) et instituer un système de jachère. Il faudrait aussi avoir une bonne évaluation de la ressource disponible, ce qui est très difficile étant donné le mode de vie du corail rouge et sa répartition en taches.

En Corse, les pêcheurs corailleurs regroupés en une association ont décidé avec l'Administration Régionale des Affaires Maritimes de limiter leur nombre, de ne pas récolter au dessus de 50 m de profondeur et de mettre en place un système de jachères.

Le corail rouge n'est pas une espèce en danger, même si son exploitation tend à éliminer une part importante des stocks. Cette affirmation peut paraître paradoxale, mais s'explique par le fait que le corail rouge devient fertile dès qu'il atteint 2 à 3 cm de haut, une taille qui n'a aucune valeur commerciale. Ceci explique pourquoi on continue de voir du corail en abondance sous forme de petites branches à quelques mètres de profondeur dans la région marseillaise, où il est pêché depuis 2500 ans et qui est très fréquentée par les plongeurs. Toutefois, il faut instituer des sanctuaires permanents sans aucune pression humaine pour que le corail rouge puisse se développer au fil des siècles jusqu'aux tailles maximales que l'espèce est capable d'atteindre. En France, il y a du corail rouge dans des réserves marines.

Le corail rouge est inscrit à l'annexe II de la convention de Berne et à l'annexe III de la convention de Barcelone, ce qui implique que les stocks doivent être gérés.


Coralliculture

Le corail rouge étant une denrée précieuse et peu accessible, il était tentant d'envisager sa mise en culture, comme on le fait avec succès avec les perles. C'est ce qu'a tenté l'Association Monégasque pour la Protection de la Nature (AMPN) pour mieux connaître les capacités du corail rouge à croître dans un habitat artificiel. Plusieurs grottes artificielles en béton et en polyester ont ainsi été immergées en 1989 et 1993 avec des boutures fixées sur les parois avec du mastic. Ces boutures ont survécu et ont produit des colonies juvéniles autour d'elles. Mais leur croissance dans ces appartements monégasques n'a pas été plus forte que dans les grottes naturelles.


Pour en savoir plus

Le Corail en Méditérannée
Textes réunis par
Michel Vergé-Franceschi
Antoine-Marie Graziani
Editions Alain Piazzola
Le corail